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Vive le .txt !

word. Capture décran Microsoft Le dernier Word pour Mac. Capture d’écran Microsoft

Après avoir lu ce très bon article de Tom Scocca, quelques réflexions me sont venues à l’esprit.

Tout d’abord, je suis d’accord avec lui pour tout ce qui concerne Word en lui même. Il m’arrive encore de recevoir des mails comportant une ligne, qui me revoie à la lettre contenue dans une pièce jointe au format Word. Pourquoi ? J’y ajouterai même une chose : même si Pages (l’équivalent de Word chez Apple) est un peu plus joli à voir, il souffre du même inconvénient majeur : le format. Tous deux utilisent un format propriétaire, non lisible par un humain (à moins que vous ne souhaitiez faire monter l’action du Doliprane, à vous de voir), et surtout qui nécessite d’avoir le même logiciel pour pouvoir le lire. Certes, il y a l’exportation, mais cette dernière produit souvent des documents parsemés d’erreurs, de décalages… Particulièrement embêtant quand le document en question est une affiche. Si l’on met l’exportation de côté, point de salut donc si je souhaite récupérer un document commencé sur mon PC et le continuer sur mon mobile (j’exclus la solution iWork + iWork sur iOS, qui cloisonne le partage à iOS/Mac).

En plus de ça, j’aime bien pouvoir écrire sans distraction visuelle. Et sur ce point, il faut bien le dire, Word (comme OpenOffice et, dans une moindre mesure, Pages) est une horreur. Entre les 45 barres d’outils qui jurent les unes avec les autres, et ce trombone de malheur qui vient sautiller devant mon texte toutes les deux minutes, j’ai en général plus envie d’écraser l’ordinateur que d’y taper du texte.

D’un autre côté, je ne suis pas partisan, non plus, de la solution adoptée par l’auteur : tout le flux de travail expliqué pour l’article en question est contenu dans l’écosystème de Google. Cette critique ne s’adresse pas à Google par simple mountainview-phobie (bien que j’aime de moins en moins cette compagnie, il n’y a qu’à lire les conditions d’utilisation de Google Drive), mais à tous les écosystèmes du genre. Oui, iCloud aussi. Le problème de travailler dans Google Docs, c’est que si le site tombe en rade (et il tombera forcément au moment ou j’en aurai besoin), il n’y a aucun moyen de récupérer son travail pour le continuer autre part. J’entends déjà le dernier rang s’écrier que iCloud me mènera au même problème, mais il dispose d’un avantage non négociable. Le document est stocké au format qui m’arrange, sur mon ordinateur et mon iPhone. Donc à deux clics d’un envoi par mail, qui me permettra de bosser autre part, même si la synchronisation en elle-même vient à lâcher.

Le format, justement, est important à mes yeux. Tous mes articles, comptes-rendus de TP, de stage et de projet sont rédigés en MarkDown. Donc dans des documents .txt, lisible sur n’importe quel appareil informatique de ce monde. Ainsi, j’évite le problème récalcitrant qui touche bon nombre de personnes, à savoir l’impossibilité d’ouvrir un document parce qu’il a été enregistré par une autre version du logiciel.

MarkDown me permet aussi d’éviter une horreur de Word, et qui, malheureusement, tend à se répandre partout, même dans les contextes professionnels : de plus en plus, on voit dans le métro des affiches sur lesquelles on peut compter une dizaine de typos différentes, et je manque d’aller les arracher tellement mes yeux saignent. Je n’ai largement pas la prétention de m’y connaître en typographie, mais j’aime bien lire un texte beau. Ou au moins qui ne m’écorche pas les yeux à la lecture. Pour moi, il suffit de deux, trois, maximum quatre polices différentes pour un document. Une pour le corps, parfois une autre pour les titres, et une version italique pour les légendes (c’est en tout cas le code que j’utilise pour Aviaplanet). Et surtout, il faut rester sur une structure cohérente. Il m’arrive à l’IUT de voir des textes avec un style différent pour chaque titre, et on ne s’y retrouve pas. Avec Markdown, on ne s’occupe plus de la typo en elle-même, juste de la fonction d’un texte — Titre, sous-titre, important, exergue… Le logiciel se débrouille ensuite pour appliquer un style sur le tout au moment de la publication.

J’avoue que Pages me sert souvent, mais c’est uniquement le mode PAO, qui me permet de créer rapidement (et sans débourser des milles et des cents chez Adobe) des affiches ou des diagrammes rapides. Mais pour tout ce qui est textuel (même agrémenté d’illustrations, liens…), tous ces logiciels sont à bannir. Je ne suis pas un extrémiste du libre, loin de là (je n’ai aucun problème avec le fait que mon ordinateur et mon téléphone tournent sous des OS fermés), mais je pense qu’il est important qu’un travail rédigé sur une machine soit lisible sous une autre — et s’il peut être en plus agréable à l’œil, tant mieux !